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En tout début de la nouvelle année, j’ai interviewé Camille Griselin pour l’émission Parentalité Ancestrale. Le thème de l’épisode est : Comment est-ce que les croyances des parents construisent les enfants?

Suite à des ennuis techniques, la vidéo ne s’est pas enregistré, et l’audio était de mauvaise qualité.

Je choisis alors de transcrire ici cette interview qui donne plein de pépites pour accompagner nos enfants.

 

Nadège : Je suis ravie de t’accueillir dans l’émission parentalité Ancestrale. Pourrais-tu te présenter s’il te plait?

 

Camille : je suis Camille. Je suis spécialisée dans l’hypnose depuis plus de 10 ans maintenant. Je suis maman de trois enfants et grand-mère d’une petite fille. Et c’est vrai qu’au cours de ma carrière, j’ai eu à aider beaucoup de parents, beaucoup d’enfants, mais aussi des instituteurs. Je vais régulièrement dans les écoles pour pouvoir permettre aux professeurs, aux enseignants d’utiliser ce qu’on appelle hypnose conversationnelle pour que les enfants soient mieux dans leur classe.

Nadège : Merci, je n’avais jamais entendu parler de l’hypnose conversationnelle. C’est un sujet que je vais creuser dès la fin de cette vidéo. Quelle couleur choisis-tu entre l’or (les valeurs) le vert (le lien) et le noir (l’expérience)?

Camille : la couleur OR

Nadège : Pourrais-tu nous partager ta valeur phare? Ce qui est essentiel pour toi? Ce que tu souhaites transmettre à tes enfants et au delà de tes enfants, à l’humanité?

Camille : Le plus important, pour moi, c’est la joie de vivre. Et quand des adultes viennent me voir pour trouver leur mission de vie, je leur réponds que la mission de vie, c’est juste de profiter de la vie, de l’aimer, être joyeux. Et c’est, je pense que j’ai le plus transmis à mes enfants et aux autres enfants qui sont venus me voir. Mais je pense que la transmission, elle, s’est fait dans les deux sens. C’est aussi nos enfants qui nous transmettent ça. Ce n’est pas toujours des parents aux enfants. Ça ne se passe dans les deux sens.

Nadège: Oui, selon la sagesse ancestrale, nous nous élevons en élevant nos enfants. Merci pour ta réponse qui nous amène au deuxième moment de cette interview: la vision de l’invité.

Quelle est ta vision sur la thématique du jour? Quelles sont donc ces croyances qui construisent, ou pas les enfants?

 

CamilleAlors pour moi, il y a plusieurs croyances. Il y a les croyances en général.

Par exemple, il faut souffrir pour être heureux. Et puis, il y a les croyances individuelles. Tous ces adjectifs qu’on va adresser à un enfant tu es maladroit, tu es ceci ou cela.

Il y a deux sortes de croyances. Mais les deux vont forcément impacter l’enfant. Donc moi, je fais ça avec l’hypnose. J’enlève les croyances des parents pour qu’ils ne transmettent pas  à l’enfant.

Mais c’est vrai que jusqu’à 7 ans, à peu près tout ce que nos parents font devant nous, tout ce qu’ils disent, leurs discours, leurs croyances et bien, deviennent des programmes dans la tête des enfants, eux, en fait. Ils sont là en l’imitation et donc tout ce qu’ils ont sous les yeux., ca va devenir des programmes qui vont les influencer. Par exemple, quand nos parents nous ont dit de finir notre assiette à l’âge adulte, même sans réfléchir, on va finir notre assiette parce que ça fait partie des programmes qui sont en nous. Si nos parents nous ont dit qu’on était maladroit, même si c’est pas vrai que c’est vrai, on a été maladroits deux, trois fois de suite et on s’en est tellement persuadé qu’aujourd’hui, on va plus facilement renverser un verre qu’une autre personne parce qu’on se croit maladroit. Donc, forcément, toutes ces croyances, elles ont un impact énorme dans nos vies, depuis l’enfance jusqu’à l’âge adulte. C’est vraiment des programmations qu’on a au savoir que les parents pensent que souvent, leurs enfants sont des mini, eux qui ils ont le même fonctionnement et donc ils vont penser que leurs propres croyances sont bonnes pour eux va correspondre à leurs enfants au lieu de voir l’enfant comme un individu à part entière qui y a un autre fonctionnement et qui a le droit de faire autrement.

Nadège : Merci beaucoup pour cette vision. La question qui se pose immédiatement, évidemment, c’est comment faire alors qu’en tant que parent, pour casser ce cercle vicieux? j’ai l’impression qu’on est emprisonné dans des croyances transmises de générations en générations depuis la nuit des temps?

 

CamilleHeureusement, les croyances, on peut les remettre en question. Et, nos enfants nous aident! Par exemple les anciennes générations avaient la croyance qu’il fallait faire beaucoup d’efforts.

Mes parents m’ont donné le goût de l’effort. Pour eux, c’était essentiel. Fallait faire des efforts pour arriver à quelque chose.

Et nos enfants, les générations d’en dessous? Ils sont dans l’instant présent, mais sont beaucoup moins dans l’effort.

Ils font dans ce qu’ils aiment et dans l’instant présent et ils nous ont appris à nous remettre en question. Et c’est grâce à mes enfants que je me suis dit : et si c’était autrement, si on pouvait aussi faire ce qu’on aime, si on pouvait être plus dans l’instant présent?

Aujourd’hui, les enfants ne font plus toute leur vie la même carrière. Ils ont le droit de changer alors que pour nos parents, c’était vraiment important de faire toute leur vie la même chose.

Et donc, moi, c’est en observant mes enfants et les autres enfants que je me suis remise en question. Mes croyances ont été beaucoup plus bousculées. En observant les enfants, donc, je pense qu’on arrivera à changer les choses.

Si on arrive à se dire et si nos enfants avaient raison? Et s’ils avaient un message à nous faire passer.

Nadège : Merci c’est essentiel ce que tu nous partages là. Je me souviens quand j’ai dit à mon papa: je n’éduque pas mes enfants, je les accompagne et je tenais vraiment à ce verbe là. Lui ne comprenait pas. J’ai dit mais il y a une énorme différence. Je les accompagne. Je suis dans  dans l’écoute, dans l’humilité et la remise en question. Et c’est ça. En fait, il nous faut progresser. Merci beaucoup. Et donc j’entends là, clairement, dans ce que tu partages, que justement, l’humanité a tout à y gagner. En faisant comme les enfants, en tout cas, nous apprenons de leur sagesse. Finalement, c’est ce qui nous tient vraiment à coeur.

c’est un vrai emssage porteur d’espoir que tu nous trnasmets là : écoutez les enfants, laissez les vous guider et tout ira bien.

Ils sont là pour nous apprendre .Une autre façon d’être et de vivre, une façon plus naturelle finalement, puisqu’ils sont vraiment là, dans le moment présent.

J’ai constaté que tu travailles avec ta famille. Ce qui m’inspire beaucoup parce que je porte en moi l’esprit de la tribu qui est important pour moi. Pourrais-tu nous parler de la relation que tu entretiens avec eux?

 

 

Camille :

C’est vrai que je travaille avec ma fille, mon gendre, mon conjoint, mon neveu, mes nièces, on est tous ensemble dans le groupe, et ça se passe très bien parce qu’en fait, je ne les ai pas recruté pour un poste. J’ai d’abord cherché quels étaient leurs talents et en fonction de leur talent, j’ai créé un poste dans l’entreprise, donc ils sont à leur place et dès lors qu’on est à notre place, et bien ça se passe forcément bien. Ça se passe mal quand chacun ne trouve pas sa place, quand il est pas épanoui, tu peux pas utiliser ses talents. Mais dès lors que on lui dit vas-y utilise tes talents, ça peut bien se passer. Donc, en fait, si ça se passe bien, c’est parce que chacun a trouvé sa place, a le droit d’utiliser ses talents. On lui demande pas d’être quelqu’un d’autre ou lui demande juste Sois toi, fais de ton mieux pour être toi même. Donc pour moi, c’est pour ça que ça se passe bien.

 

Nadège : Merci camille! Tu acceptes donc chaque membre de ta famille tel qu’il est et tu l’encourages même à être lui, à utiliser ses dons et talents.

Moi j’accompagne des parents qui rentrent dans des difficultés relationnelles avec leurs enfnats: ils seplaignent du comportement de l’enfant qui ne correspond pas à leurs attentes. Que pourrais-tu dire à ce sujet?

Camille :

Je leur répondrais que la carte n’est pas le territoire, c’est à dire qu’on peut vivre dans le même village, mais à plusieurs endroits différents. On va pas avoir la même chose et je leur rappellerai que leur enfant n’est pas un clone. C’est vraiment un être à part entière et que le plus beau cadeau qu’ils puissent leur faire s’ils veulent vraiment  un enfant bien dans sa peau et un enfant heureux, c’est de l’accompagner vers ce qu’il est et non pas l’obliger à devenir ce que le parent est.  Vraiment leur montrer que ce sont deux enfants différents.

Tu vois, j’avais eu un jeune qui voulait faire des études de médecine et ses parents ne voulaient pas alors qu’il avait réussi, les hantera, etc. En fait, les parents projetaient leurs heures sur lui en se disant non, non, il ne va pas y arriver, il va échouer. Il sera malheureux d’avoir échoué et je leur ai dit s’ils réussissaient et s’ils réussissaient à réaliser son rêve. Et donc là, ils se sont dit Ah oui, on a projeté nos peurs sur lui, mais il est différent et c’est vraiment ce à quoi il aspire. Quand un enfant a trouvé sa voie et qu’il fait vraiment ce qu’il aime, on voit des enfants qui passent du dernier de la classe au premier de la classe parce qu’ils ont trouver leur place. Donc, pour moi, c’est vraiment ça. L’important, c’est que le parent arrête de se confondre avec l’enfant. Qu’il arrête de vouloir donner une deuxième chance à l’enfant qu’il a été en croyant qu’il aide l’enfant.

Nadège : Merci ton partage me fait penser à l’effet pygmalion. Une étude a démontré que le simple fait de croire en la réussite de quelqu’un améliore ses probabilités de succès. Que penses-tu de ça?

Camille

Je pense que les enfants donneront le meilleur d’eux mêmes si on en veut déjà, et c’est en les valorisant, en les encourageant qu’ils le donneront.

Et encore une fois, votre enfant saura des choses très différentes de vous, mais réjouissez vous de le voir s’épanouir. L’objectif d’un parent, ce n’est pas que notre enfant fasse la même chose que nous et qu’ils s’épanouissent dans sa voie, qu’il utilise ses talents et que si son truc, c’est la danse classique, alors que vous êtes le foot Mais allez-y,  encouragez le même si c’est pas votre truc les ballets, encouragez l’enfant dans ce qu’il sait faire, dans ce qu’il aime faire. C’est vraiment ça qui lui permettra d’être un adulte heureux par la suite.

(…)

Merci Camille

Ci dessous, la version audio de notre échange 

 


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